Marathon Man by Un livre Un film

Marathon Man by Un livre Un film

Auteur:Un livre Un film [film, Un livre Un]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Le livre de poche / Policier
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


TROISIÈME PARTIE

LA PULPE

19

« Je ne suis pas votre ami », dit Babe, sans même esquisser un geste en direction de la main engageante de Janeway, la laissant tout simplement pendre là, d’une manière embarrassée, dans l’espace.

« Je le sais, croyez-moi. Mais c’est sans importance maintenant. Une seule chose a de l’importance et c’est ceci : vous et moi devons parler. »

Il retira sa main, nettement embarrassé.

J’aurais dû lui serrer la main, pensait Babe ; cela ne m’aurait pas tué ni fait le moindre mal, une poignée de main rapide, qu’est-ce que c’est, bon Dieu ! rien. Mais, alors même que son esprit œuvrait en ce sens, ses mots prenaient une tout autre direction.

« Tout a de l’importance pour vous, n’est-ce pas ? Il est « important » que nous nous entendions bien, il est « important » que nous parlions. Si vous avez une liste des autres choses qui vont devenir « importantes », j’aimerais que vous me le disiez maintenant.

— Et j’aimerais que vous cessiez de vous montrer difficile, dit Janeway.

— Je n’ai pas entrepris de me montrer difficile », répondit Babe, qui aima assez la façon dont sonna sa réponse au moment même où il la prononça. Bogart aurait pu dire quelque chose d’exactement pareil. Pas dans un de ses grands films comme African Queen ou Casablanca, mais c’était une réplique assez acceptable pour la plupart des navets de série B dans lesquels la Warner’s le collait toujours.

Janeway soupira. Il fit le geste de remplir un verre.

« Vous en voulez un ? »

Babe haussa les épaules et fit un signe de tête en direction de l’évier.

Janeway se leva, trouva une bouteille de bourgogne rouge et la déboucha prestement.

« Vous en voulez ? » demanda-t-il en versant du vin dans le plus proche des verres vaguement lavés.

Babe secoua la tête, non, se demandant pourquoi il se conduisait si désagréablement vis-à-vis de Janeway. Il avait l’air d’un type assez acceptable, courtois, plein de tact. Il rappelait à Babe… Babe se creusa la tête un moment avant de trouver : Gatsby… si Janeway avait quelques années de moins et s’il laissait pousser ses cheveux, il serait le portrait craché de Gatsby, et tu aimes Gatsby, alors pourquoi t’en prendre à Janeway ? Ce n’était pas Janeway, comprit-il alors ; c’était la présence de Janeway qui était si agaçante.

Parce que j’ai besoin d’être seul, pensa Babe. Je veux avoir une chance de pleurer un mort.

Sa mère, il était trop jeune pour s’en souvenir, et quand vint le tour de H.V., Doc et lui s’étaient lamentés ensemble en veillant le corps. « J’aurais dû entrer plus tôt, Doc, j’aurais dû lui montrer la dissertation sur la laine. – Ferme-la, tu ne sais rien, c’est moi, c’est de ma faute, tout est de ma faute, ce fichu cours de chimie. » Puis ils s’étaient tus, parce que toutes leurs chamailleries ne feraient pas bouger le vieil homme.

Et maintenant c’était Doc qui en avait fini de bouger, et Babe aurait voulu être sûr que l’événement ne passerait pas inaperçu.



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